Regards

Au départ de Ajmer je grimpe dans un wagon de classe populaire, direction Udaipur.Je suis l’unique femme et l’unique touriste à bord de ce compartiment mais je ne me sens pas vraiment en insécurité.

Alors que je m’apprête à prendre une place côté fenêtre, un homme bien habillé me conseil de changer de place..non loin, un caca mou y est recouvert de terre…j’informerai à mon tour un autre passager mais les places assises étant demandées, il s’installera à proximité et ne le signalera pas à ses amis qui pataugeront sans doute dedans.

Certains passagers me regardent, autant surpris que moi de me trouver ici, et oui en dernière minute, seules les places non réservables de la classe populaire sont disponibles à la vente. L’achat du billet en gare, une expérience me disait mon hôtelier, un véritable sketch en réalité 😂
Dans ce wagon il y a cet homme, il est assez loin mais je n’oublierai jamais son regard encore plus profond que celui de la célèbre fillette qui avait fait la couverture de Géo.
Il y a aussi ces deux frères, en phase de post adolescence qui m’observeront puis tourneront la tête à chaque fois que nos regards se croiseront.
Enfin il y aura ces hommes qui se disputeront les places pour ne pas être assis à côté de moi, le malchanceux aura une peine de courte durée, en effet, soutenue par un petit groupe j’arriverai à transiter vers une place en solitaire à côté de la fenêtre, une des plus prisées qui ne se transmet pas facilement.
Ainsi, bien installée, je commencerai mon observation….que fait on dans un train indien en classe populaire ?

Et bien l’on y dors y compris sur le porte bagages, on discute, on joue sur son smartphone seul ou à deux et on lit le journal notamment pour savoir comment récupérer son argent suite à l’opération coup de poing menée sur les billets de banque.( opération qui me préoccupe 🆘⁉️🏧ℹ️🔁😱)


Dans le wagon circulent également des vendeurs de nourriture et de thé mais on peut également y acheter chaînes, cadenas et semelles de souliers.

Et puis le temps passera, les têtes se renouvelleront et femmes et enfants apparaîtront.
Les paysages eux aussi seront différents, et, après avoir traverser des plaines désertiques, les montagnes qui bordent Udaipur feront leurs apparitions, ce sera dès lors la fin de ces 4h de trajet et le début d’une nouvelle aventure à travers celle qu’on surnomme la ville blanche.