Les personnes qui vous parlent du lac Inle on souvent du mal à trouver des mots pour vous le décrire, on vous dit que çe n’est pas un lac ordinaire et qu’il faut y aller.
Inle n’est pas visible de la route, on ne se balade pas autour pour le découvrir, inle il se cache.
Pour aller à sa rencontre l’unique moyen de transport est le bateau. On emprunte de long canaux entourés de végétation aux abords des villages.
Quand vous ne vous y attendez pas inle s’ouvre à vous, à ce moment les mots qui viennent à l’esprit sont espace, lumière et miroir.
Peu importe le nombre de fois que vous reviendriez, à chaque fois vous ressentirez la même chose
Les montagnes se reflètent dans cet espace immense, la luminosité y est différente quelque soit le moment de la journée, on parle parfois de micro climat, ici c’est la micro lumière qui opère.
Des pêcheurs sont à l’œuvre par ci, par là, des canards sauvages et pleins d’autres sortent d’oiseaux s’envolent de part et d’autre
Il y a tellement d’espace que nous croisons seulement au loin d’autres bateaux à moteur comme le miens. Ces bateaux bruyants qui puent et crachent noir en plein cœur de cet espace protégé. Ces mêmes bateaux qui parcourent les jardins flottants sur les rives du lac. Ces jardins si vert qui sentent bon accessibles par de petits canaux dans lesquels on cultive tomates et bien d’autres choses, les herbes à hauteur de ces bateaux polluants…
Le développement et le touriste vont tuer inle et son écosystème. Des mesures sont prises, vous verrez des panneaux interdisant de fumer sur le lac car cela est certainement plus nocif que d’utiliser ces bateaux à moteur. Dans les villages vous trouverez les poubelles vertes » protection de l’environnement » mais sans éducation, vous continuerez de voir de part et d’autre canettes et bouteilles à la surface de ce lac incroyable qui quoi qu’il en soit vous laissera sans voix.
Inle s’est aussi les villages sur pilotis qui le borde, bien entendu vous êtes un touriste et vous aurez le droit à différentes visites de l’artisanat. Honnêtement les visites sont sympas, vous sortez certes par la boutique mais c’est vraiment à la cool. Pour ma part j’ai découvert comment travailler la fleur de lotus pour en faire des écharpes, je suis rentrée dans une orfèvrerie pour voir comment ils travaillaient les matières ( et les mecs ils allument bien un feu dans la maison en bois ), j’ai visité un temple sans grand intérêt, je me suis rendue à la fabrique de cigare et pour finir je me suis promenée dans le champ de gourd ( je ne sais pas pourquoi mais ça m’éclate les gourds )
Amis voyageurs, veuillez noter qu’en avril, il n’y a pas assez d’eau dans les canaux pour aller partout, que l’écart entre le bateau et le pont de débarquement peut être extrêmement important et que vous allez devoir traverser pleins de petits pont en bois pas franchement rassurant.
Le dernier jour je suis retournée à Inle mais uniquement sur le lac pour en profiter une dernière fois en demandant à mon pilote de couper les moteurs histoire de vivre l’instant au maximum. Et c’est sur le chemin du retour que nous avons croisé celui que j’ai surnommé monsieur Pinder de Inle. Je l’ai vu au loin assis sur son bateau, son filet à ses côtés, quand nous nous sommes approchés, il s’est levé et a commencé ses démonstrations acrobatiques, vas y que je te lève la jambe, que je fais l’équilibriste sur le bord du bateau, vas y que je te montre comment mon attrape poisson n’est même pas mouillé… Puis il a entamé la conversation :
– tu veux pas m’acheter un poisson, regardes comment ils sont beaux ?
– ils sont beaux tes poissons mais bon n’ayant pas le droit de conduire et d’aller n’importe où j’avais pas franchement prévu de faire du camping en Birmanie, du coup j’ai laisé le barbecue à la maison
– et sinon tu veux pas me donner un peu d’argent pour mes acrobaties ?
Bon… la dernière image que j’aurais de inle c’est ce faux pêcheur ( les locaux disent que c’est un vrai…je n’y crois pas…les vrais ils sont concentrés à pêcher leurs poissons et c’est tout ! ) . Espérons qu’il soit unique….